Au cours du processus de création d’entreprise, vous serez amené à faire des dépenses et surtout à vous acquitter d’un certain nombre de frais obligatoires. Ils varient en fonction du type de structure que vous souhaitez créer, à savoir une entreprise individuelle ou une société. Les dépenses varient également en fonction de la forme juridique de l’entreprise (SARL, SA, SAS, SCI, etc.), du régime fiscal (simplifié ou réel normal), de la nature de l’activité, etc. Pour établir un prévisionnel complet et pour mener toutes les démarches administratives sans surprises désagréables, vous devez connaître tous ces différents frais. Découvrez donc les prix associés aux préalables de la création d’une société, ceux inhérents aux formalités administratives et ceux nécessaires au démarrage de vos activités.
La création d’entreprise, un projet ambitieux
La création d’une structure, qu’elle soit une entreprise individuelle ou une société avec des associés initiateurs, est un projet de grande envergure. Il faut une préparation en amont pour définir ses bases, son mode de fonctionnement et ses objectifs. Vous devez par ailleurs vous donner les moyens de passer toutes les étapes prévues par la loi avant le lancement effectif des activités. C’est un long processus qui nécessite de l’ambition et une grande attention.
L’une des étapes préalables est la réalisation d’une étude de marché. Elle permet entre autres d’évaluer l’idée de création d’entreprise, de vous assurer de la viabilité du projet et de concevoir une offre pertinente, que ce soit des produits ou des services. Il faut alors vous renseigner sur le mode de fonctionnement des concurrents déjà en place, le volume du marché potentiel et les besoins des futurs prospects.
Avant d’entamer les démarches administratives de création d’entreprise, vous devez aussi élaborer un business plan efficace et captivant. Il sera nécessaire pour prouver la fiabilité et la rentabilité de votre projet à un banquier par exemple dans le cadre d’un éventuel lever de fonds. Les étapes ou formalités suivantes à remplir selon le type de structure et l’activité prévue sont entre autres :
- le dépôt de marque et/ou de brevet,
- la rédaction des statuts,
- le dépôt du capital social,
- la domiciliation de l’entreprise,
- la publication d’une annonce de création,
- l’immatriculation de la structure au registre du commerce et des sociétés (RCS) ou au Registre national des entreprises (RNE).
Après ce processus, vous devez louer des locaux, embaucher du personnel et faire de la publicité lorsque vous aurez démarré vos activités. D’autres postes de dépenses peuvent s’ajouter à tout cela selon la forme de l’entreprise, vos ambitions et l’envergure du projet.
Prenez en compte les tarifs des experts à engager
La réussite du processus de création d’entreprise nécessite l’accompagnement par des experts du domaine, notamment lorsque l’on ne maîtrise pas les rouages du système judiciaire et fiscal. Vous devez engager par exemple un avocat, un expert-comptable, un notaire et/ou un commissaire aux apports pour vous aider à remplir les formalités administratives. Grâce à leur expertise, ils peuvent vous épauler dans la réalisation de l’étude du marché et d’un bon dossier de création, ainsi que l’élaboration du business ou le dépôt de demande de brevet.
Un avocat spécialisé en droit des sociétés ou un notaire à vos côtés sera notamment nécessaire pour avoir des explications sur les formes juridiques, les implications de chaque régime fiscal et les éléments importants à inclure dans les statuts de l’entreprise lors de la rédaction. Ces spécialistes vous aideront à faire les meilleurs choix à toutes les étapes de la création de votre société. Dans la liste des dépenses pour cette phase, vous devez donc prendre en compte leurs honoraires.
En moyenne, l’accompagnement d’un avocat, d’un expert-comptable ou d’un notaire coûte entre 1 000 et 2 500 € hors taxes. Les montants varient d’un expert à un autre, mais également selon la complexité du projet, la nature de l’activité et la forme juridique choisie. Si vous comptez réaliser des apports en nature au capital, les prestations d’un commissaire aux apports vous coûteront entre 1 000 et 2000 € hors taxes. Pour faire le bon choix et tenter de faire des économies, vous pouvez comparer les devis de plusieurs experts.
Annonce légale obligatoire : quels coûts prévoir ?
L’étape de la publication d’annonce légale dans un journal d’annonces légales (JAL) est obligatoire, peu importe la forme juridique de la société (SA, SAS, SARL, SASU, SNC, SCI, etc.). Elle permet d’informer le public de la création de votre structure et renseigne sur ses principales caractéristiques telles que l’identité des dirigeants, la dénomination sociale et le capital social. La rédaction et la publication de l’annonce sont faites suivant des règles bien précises établies par la loi. Voici les coûts à prévoir pour l’ensemble des démarches qui y sont liées :
- les frais définis par le tarif au caractère,
- le tarif forfaitaire de publication,
- le coût du justificatif de parution,
- la TVA.
Les tarifs du caractère et de publication sont fixés chaque année par le ministre de l’Économie et des Finances en commun accord avec son homologue de la Culture et de la Communication. Les montants varient selon les départements français et la forme de la société. Pour l’année 2024, le tarif du caractère appliqué est de 0,179 € dans le Var, 0,232 € à Paris, 0,193 € dans le Rhône, 0,221 € dans le Pas-de-Calais et 0,200 € en Seine-Maritime. Pour une annonce légale de 320 caractères dans le Rhône par exemple, il faut faire le calcul 320 x 0,193 € pour trouver les frais associés (soit 61,76 €) hors taxes.
Le tarif forfaitaire de publication de l’annonce légale de création d’une SA est quant à lui fixé à 387 € en France métropolitaine contre 144 € pour une SARL et 121 € pour une EURL. Pensez à consulter l’arrêté ministériel relatif au tarif et au prix de l’annonce légale de l’année pour avoir plus de précision sur les coûts vous concernant. Vous pouvez néanmoins prévoir entre 200 et 800 € en ce qui concerne l’annonce légale obligatoire.
Les frais d’immatriculation au RCS ou au RNE
Après la signature des statuts et la publication de l’annonce légale au JAL, vous devez immatriculer votre entreprise. Cela consiste à effectuer une demande auprès du guichet unique de l’Institut National de la propriété industrielle (INPI). Les frais à prévoir varient en fonction de la forme ou du statut juridique de la société et de l’activité exercée. Si vous comptez par exemple mener une activité commerciale sous le statut d’EI, le coût de la procédure est fixé à 25,24 €. Si en revanche, vous exercez une activité artisanale avec le même statut, vous devez débourser 45 € pour l’immatriculation de la structure. Pour une société civile, une SARL, une SC, une EURL, une SA ou une SAS, il faut prévoir entre 35 et 50 € pour l’immatriculation.
Les coûts d’embauche du personnel et de location de locaux
Une fois l’extrait Kbis et le numéro SIRET obtenus, l’autre défi qui représente également un poste de dépense non négligeable est le recrutement de personnel. Vous devez tout d’abord prévoir les coûts liés à la recherche des candidats potentiels : les tarifs de diffusion d’annonce sur des sites d’offres d’emploi, les frais des prestations d’un cabinet de recrutement, les frais d’utilisation d’application ou d’outils digitaux de sourcing, etc.
Prenez ensuite en compte les coûts liés à l’intégration des nouveaux collaborateurs, par exemple les frais des éventuelles formations, le coût du matériel nécessaire à chaque salarié, les frais de déplacement, le salaire, etc. En moyenne, le budget de recrutement se situe entre 3 000 et 10 000 €. Il varie en fonction de la taille de votre entreprise. En ce qui concerne la location de locaux professionnels, prévoyez les dépenses suivantes :
- les honoraires d’agence immobilière,
- le montant du dépôt de garantie à verser à la signature du bail,
- les dépenses des travaux de remise en état,
- le loyer,
- les charges locatives (eau, électricité, ménage, téléphone, accès internet, etc.),
- la taxe foncière annuelle,
- la taxe sur les bureaux,
- la TVA,
- la contribution foncière des entreprises, etc.
Ces dépenses varient en fonction de la superficie des locaux, de leur standing, de la situation géographique ou encore du type de bail. À défaut de louer vos locaux, vous pouvez procéder à un achat. Cela représente évidemment un investissement plus conséquent, mais l’acquisition de l’espace professionnel vous évite de négocier des baux complexes et vous permet de réaliser à long terme des économies sur le loyer.
Les frais de démarrage de votre entreprise
Outre le coût de l’espace professionnel, vous devez prendre en compte les frais de démarrage comme les coûts du mobilier et de l’assurance entreprise. Insérez donc dans le calcul de votre budget le prix d’achat, ainsi que les frais de déplacement et d’installation des fauteuils de bureau, des tables, des armoires de rangement, etc. Pour faire des économies, recherchez un fournisseur qui propose tous les éléments du mobilier de bureau dont vous avez besoin.
L’assurance entreprise sera nécessaire pour votre protection lors de l’exécution de vos activités. Vous bénéficiez grâce à elle des garanties de responsabilité civile pro, d’une protection juridique et bien d’autres selon la couverture choisie. Son coût varie d’un assureur à un autre, mais également en fonction de la taille de la structure, de son type et du niveau de garanties souhaité. Les autres frais de démarrage à ne pas oublier sont le coût des fournitures et équipements et les dépenses de constitution de stock. À cela peuvent s’ajouter des dépenses opérationnelles selon la taille et l’activité de votre société.
Prévoyez un budget pour la publicité de votre nouvelle société
La publicité en début d’activité est nécessaire pour vous faire connaître et toucher vos premiers clients, mais elle n’est bien évidemment pas gratuite. Vous devez en effet effectuer des investissements importants dans la création d’une identité visuelle, la conception et la mise en ligne d’un site internet. Il faut par ailleurs prévoir les frais de création et d’impression des supports de communication ou des frais de participation à des salons. Dans le budget de publicité doivent également figurer les éléments suivants :
- le coût de l’achat des espaces pub (presse, TV, radio, affichage),
- les dépenses liées à la promotion de vos contenus sur les réseaux sociaux,
- les frais d’optimisation SEO ou des campagnes de référencement payant avec Google Ads.
Vous pouvez recourir aux services d’une agence de marketing, de publicité ou de référencement pour vous épauler lors de cette phase de valorisation de votre image de marque auprès du public.