Il est temps de parler du plus gros scandale de l’E-sport

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En 2014, le monde de l’eSport a été ébranlé par un cataclysme sans précédent. Sous les feux de la rampe, le jeu Counter-Strike: Global Offensive (CSGO), un mastodonte de la scène compétitive, a vu sa réputation ternie par la révélation d’un scandale de triche massive, impliquant même des joueurs professionnels. Retour sur cette affaire qui a définitivement changé la face de l’eSport.

Un scandale qui éclate

C’est en 2014, en pleine ascension de l’eSport, que le scandale éclate. Simon Beck, un joueur professionnel allemand de CSGO, est banni par le logiciel antitriche de l’ESL pour une durée d’un an. Premier joueur professionnel à être pris la main dans le sac, l’annonce fait l’effet d’une bombe. Mais le plus gros reste à venir. Simon Beck se défend en affirmant que 40 % de la scène professionnelle utilise des cheats. Le lendemain, deux autres joueurs professionnels sont bannis par Valve, l’éditeur du jeu. Parmi eux, deux français, Gordon « SF » Giry et Hovik « KQLY » Tovmassian.

Les aveux de KQLY

C’est KQLY qui, dans la tourmente, va jeter un nouvel éclairage sur l’affaire. Dans un post Facebook, il avoue avoir utilisé un cheat, un programme qui aidait à viser les ennemis. À l’origine de ce cheat, un certain supex0, qui, selon KQLY, aurait fourni le programme à de nombreux joueurs professionnels. L’un des arguments de vente de supex0 ? « Beaucoup de joueurs pro utilisent mon programme ». Une affirmation qui, bien que non vérifiable, a de quoi provoquer des sueurs froides dans le milieu de l’eSport.

illustration de lesport

Un cheat indétectable

Ce qui choque, au-delà de l’utilisation de cheats par des professionnels, c’est la sophistication du programme en question. Il ne s’agit pas d’un simple logiciel permettant de viser plus facilement. Non, le cheat de supex0 est plus malin. Il est bindé à une touche, ce qui signifie qu’il n’est activé que lorsque le joueur appuie sur cette touche. De plus, il est si bien conçu qu’il est quasiment indétectable, même pour un œil averti.

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Mais l’ingéniosité du cheat ne s’arrête pas là. Il ne se loge pas dans l’exécutable du jeu, comme le font la plupart des cheats, mais dans des fichiers DLL de Steam, la plateforme de distribution de Valve. Ainsi, le cheat échappe à la détection du Valve Anti-Cheat, le système antitriche de l’éditeur.

Des cheats toujours en circulation ?

Malgré le scandale et les sanctions, supex0 continue de développer des cheats et affirme même que des joueurs professionnels continuent à les utiliser. Il va même jusqu’à affirmer qu’il refuse de vendre ses cheats à moins de 10 000 dollars, preuve s’il en est de leur efficacité et de leur sophistication.

Comment s’assurer de la probité des compétitions ?

Supex0 lui-même donne quelques pistes pour lutter contre les cheats. D’abord, il préconise la fourniture de nouveaux comptes Steam avec CSGO pour chaque compétition. Ensuite, il suggère de fournir des périphériques identiques à tous les joueurs, afin qu’ils ne puissent pas introduire de cheats via leurs propres équipements. Enfin, il conseille de rendre le réseau local non connecté à Internet, rendant ainsi impossible le téléchargement de cheats.

Mais ces préconisations suffiront-elles à restaurer la confiance dans l’eSport ? Seul l’avenir nous le dira. En attendant, l’affaire CSGO rappelle que dans le monde ultra-compétitif de l’eSport, la tentation de tricher peut être forte. Reste à savoir si le jeu en vaut la chandelle.

En tout cas, une chose est certaine : cette affaire a définitivement marqué l’histoire de l’eSport. Elle reste encore aujourd’hui un sombre chapitre dans la mémoire collective des joueurs et des fans, et continue d’alimenter les débats sur l’éthique et l’intégrité dans le monde du sport électronique.

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