Comprendre le sunnisme et le chiisme : les différences majeures

comprendre le sunnisme

Le sunnisme et le chiisme sont les deux principales branches de l’islam. Bien qu’ils partagent certaines croyances et pratiques communes, il existe des différences significatives entre les deux. Dans cet article, nous explorerons ces différences en termes de doctrine, de rites et de politique.

Les origines du sunnisme et du chiisme

La division entre sunnites et chiites remonte à la mort du prophète Mahomet en 632 après J.C. Les musulmans étaient alors divisés sur la question de savoir qui devait succéder au prophète en tant que leader spirituel et temporel de la communauté musulmane.

  1. Sunnisme : La majorité des musulmans ont soutenu Abu Bakr, un compagnon proche de Mahomet, comme successeur légitime (calife). Cette branche de l’islam est devenue connue sous le nom de sunnisme, d’après le mot « Sunnah », qui signifie la voie ou la pratique du prophète.
  2. Chiisme : Une minorité de musulmans soutenait Ali, le cousin et gendre de Mahomet, pour le califat. Ce groupe, appelé « Shi’atu ‘Ali » (Partisans d’Ali) a évolué pour devenir le chiisme.

Aujourd’hui, environ 85% des musulmans dans le monde sont sunnites, tandis que 15% sont chiites. Les chiites sont majoritaires en Iran, en Irak et au Bahreïn, ainsi que dans certaines régions du Liban, de l’Afghanistan et du Pakistan.

Les différences doctrinales entre sunnites et chiites

Bien que les deux branches partagent la croyance en un Dieu unique (Allah) et reconnaissent le prophète Mahomet comme son messager, il existe des divergences notables dans leur doctrine :

  La position de la France au sein de l'Union européenne

La succession et l’autorité religieuse

C’est la question centrale qui distingue les sunnites et les chiites. Les sunnites croient que les califes doivent être élus par consensus parmi les croyants et ne considèrent pas la descendance directe de Mahomet comme un critère nécessaire pour le leadership.

En revanche, les chiites estiment que le leadership doit rester au sein de la famille du prophète et qu’Ali et ses descendants sont les seuls dirigeants légitimes de la communauté musulmane. Ces descendants d’Ali sont appelés imams et sont considérés comme infaillibles et dotés d’une connaissance divine spéciale.

Les sources de la loi islamique

Les sunnites et les chiites accordent une importance primordiale au Coran, mais diffèrent quant aux autres sources de la loi islamique. Les sunnites s’appuient sur la Sunnah (la pratique de Mahomet), les Hadiths (les paroles et les actions du prophète) ainsi que sur le consensus (Ijma’) et l’analogie (Qiyas).

Les chiites, quant à eux, accordent une importance supérieure aux enseignements de leurs imams. Ils acceptent également les Hadiths, mais seulement ceux qui sont attribués à leurs imams.

Les différences rituelles entre sunnites et chiites

Il existe également certaines distinctions dans la manière dont les sunnites et les chiites pratiquent leur foi :

La prière

Les sunnites placent généralement leurs mains sur leur poitrine ou leur abdomen pendant la prière, tandis que les chiites laissent leurs bras pendre le long de leur corps. Les chiites utilisent également souvent un morceau d’argile ou de pierre (appelé turbah) pour s’incliner lors de la prosternation.

  Changement climatique en France : comprendre les enjeux et l'adaptation

L’Achoura

Cette journée est particulièrement importante pour les chiites, car elle commémore le martyre de l’imam Hussein, petit-fils de Mahomet, lors de la bataille de Karbala en 680 après J.C. Les chiites participent souvent à des processions et à des cérémonies d’auto-flagellation en signe de deuil. Les sunnites reconnaissent également l’Achoura comme un jour important, mais ne pratiquent pas ces rites spécifiques.

Les différences politiques entre sunnites et chiites

Les divisions entre sunnites et chiites ont également des implications politiques, en particulier au Moyen-Orient. Dans certains pays comme le Maroc, où le roi est un défenseur du sunnisme, les tensions sectaires sont minimes. Cependant, dans d’autres régions telles que l’Iran, dirigé par des ayatollahs chiites, ou en Irak, où la majorité chiite a pris le pouvoir après la chute de Saddam Hussein, les rivalités sectaires ont conduit à des conflits violents.

En fin de compte, il est crucial de reconnaître que les différences entre sunnites et chiites ne reflètent pas seulement des divergences théologiques, mais aussi des réalités sociopolitiques complexes. Bien qu’il soit essentiel de comprendre ces distinctions, il est tout aussi important de ne pas réduire l’islam à une simple bataille entre deux factions et de reconnaître la diversité des croyances et des pratiques qui existent au sein de cette tradition religieuse.